The Danish Girl, un destin hors du commun

Je suis allée voir un film qui m’a extrêmement troublée et ce billet ne va pas être une mince affaire à écrire.
Cette histoire m’a bouleversée et m’habite encore maintenant…
Cela vous arrive t-il parfois de voir un film qui, à la fois vous dérange et en même temps vous captive ?
C’est un peu l’impression que j’ai ressentie devant The Danish Girl.

 

 

L’histoire:

Ce film retrace la remarquable histoire d’amour entre Gerda Wegener (Alicia Vikander) et Lili Elbe , née Einar Wegener (Eddy Redmayne), l’artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930.

Effectivement le qualificatif remarquable est tout à fait approprié pour parler de cette histoire d’amour.
La question essentielle n’est-elle pas jusqu’où peut on aller par amour ?
Quels renoncements sommes nous capables de faire par amour ?

 

 

Gerda est peintre, elle fait essentiellement du portrait mais n’arrive pas encore à faire sa place dans le monde des artistes. Sa peinture a peu de succès. En revanche son mari Einar peint des paysages de Norvège et notamment des tourbières qui sont très admirés par le public et les marchands d’art.
Einar est un être délicat, élégant, sensible, beau, timide, n’aimant pas les atmosphères mondaines alors que Gerda est une jeune femme plutôt effrontée, très libre pour l’époque, n’ayant pas peur de choquer. Elle est très amoureuse de son peintre de mari.
Ils forment à eux deux un très joli couple.

 

 

Le film démarre très doucement les 40 premières minutes peuvent paraître longues jusqu’à la scène qui va déclencher toute l’histoire de ce couple hors du commun.
Gerda a une commande de tableau qu’elle doit livrer à temps et craignant que son modèle soit en retard, elle demande alors à son époux Einar de prendre la pose. Et là c’est le déclic, on est assis dans son fauteuil au cinéma et pourtant on ressent, on perçoit avec beaucoup de justesse, de finesse ce que Einar ressent quand il enfile cette paire de bas pour prendre la pose.
Cette scène m’a profondément marquée…
Comment le soyeux d’un tissu peut-il provoquer une telle émotion (j’ai ressenti cela dans ma robe de mariée, je me suis sentie d’un seul coup femme et belle) et bien Einar en prenant la pose semble se délester presque de ce qui l’encombre et donne naissance au personnage de Lili.
C’est là que le film démarre.
Gerda perçoit le trouble de son mari mais au départ elle prend cela comme un jeu. Ce jeu va très vite basculer dans la réalité jusqu’à ce que son mari disparaisse pour faire place à Lili.
C’est une renaissance, Lili apparaît et Einar le peintre disparait.
Ce qui est très difficile à transcrire avec des mots c’est que, peu importe le sexe, l’identité, l’amour demeure entre ces deux êtres et Gerda renonce à l’amour physique, à son mari pour que Lili puisse exister et s’épanouir.
C’est une histoire extrêmement poignante et qui parle de ce qu’est l’Amour.

Il faut aussi que je vous dise un mot des images, nous découvrons Copenhague, on se croirait dans un tableau des peintres flamands, on traverse Paris à la belle époque, les lieux et les atmosphères sont très bien rendus, et les acteurs sont sublimes, touchants, pourvus tous les deux d’une grande élégance.

Je ne veux pas vous en dévoiler davantage mais ce que je peux dire c’est que pour aller voir ce film il faut avoir l’esprit ouvert (comme je l’avais évoqué pour le film La Belle Saison, il faut savoir ce qu’est l’amour car si ces deux conditions ne sont pas réunies on peut sortir de la salle de cinéma en étant choqué.

Voilà des semaines que je suis allée voir ce film et les deux personnages de cette histoire, qui n’est en rien une fiction, me hantent toujours et me font encore monter les larmes aux yeux.

Crédit photos : Allociné

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