L’art de la calligraphie

Aujourd’hui je voudrais vous parler d’un art qui m’a toujours fasciné et dont j’aurais voulu apprendre la technique, je vais essayer de vous raconter l’histoire de la Calligraphie.

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Mon intérêt pour l’écriture est tellement présente que lorsque j’étais beaucoup plus jeune j’ai appris le métier de typographe et j’ai appris à me servir de machines énormes très sophistiquées pour l’époque du nom de Compugraphic qui permettaient de faire de la mise en page. Dans le cadre de mon travail j’ai donc travaillé avec des imprimeurs et je m’occupais de toute la frappe des documents et de leur mise en page (lettrines, choix des polices, justification, fer à gauche, fer à droite…) une technique ou pour chaque mot correspondait une ligne de codage, un apprentissage plus difficile qu’avec les ordinateurs actuels.

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Mais dans ce billet je voudrais vous faire découvrir ou redécouvrir, car je suis certaine de ne pas être la seule à m’intéresser à l’écriture, aux belles lettres (idiomes), l’art d’écrire est identique à l’art de dessiner. Il s’agit de technique mais aussi de feeling, de sensibilité, d’imagination, de curiosité, de gestuelle.

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En ce qui me concerne j’adore plusieurs calligraphies, j’ai d’ailleurs à la maison plusieurs ouvrages (calligraphies latine, chinoise, arabe…) des livres aussi beaux à feuilleter que des livres d’images ou de paysages, comme je le dis souvent « les mots sont des fenêtres ».

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La calligraphie est, étymologiquement, la belle écriture, l’art de bien former les caractères d’écriture manuscrite. C’est d’ailleurs un des premiers apprentissages de l’école, apprendre à former les lettres, avec les pleins et les déliés, tel que savent le faire les institutrices.

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La calligraphie latine est associée à l’histoire de l’écriture en Europe avant et après l’utilisation de l’imprimerie et sur la base de l’alphabet latin des Romains.
nLes manuscrits (pratique de la copie manuelle d’un livre) ont poussé à pratiquer l’écriture comme un art en y associant souvent l’enluminure ou l’illustration. Elle a connu une évolution constante. Petit à petit sont nées de nouvelles lettres (le V et le J), les espaces entre les mots, la ponctuation et l’emploi des majuscules et de titrages à partir des lettres décorées.

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La pratique de la calligraphie latine est traditionnellement associée à la copie de manuscrits par les moines chrétiens, (souvenez vous du livre ou du film Au nom de la Rose de Umberto Ecco). Pour les moines, il s’agissait de beaucoup plus qu’un travail : c’était une forme de prière, qui était à la fois une louange et une ascèse.
nLa calligraphie, qui nécessite — ne serait-ce que techniquement — une grande concentration, une sûreté des gestes acquise par une longue pratique, donc une hygiène de vie pouvant effectivement aller jusqu’à l’ascétisme, en dehors même de toute considération spirituelle, mais souvent associée de fait, était jusqu’à la fin du Moyen Âge une activité de religieux, comme les calligraphies non-occidentales.

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Presque toutes les civilisations qui pratiquent l’écriture ont développé un art de la calligraphie. Toutefois, certaines d’entre elles l’ont élevée à un statut spécial en fonction des contextes historiques ou philosophiques particuliers.

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Cela peut amener à un questionnement sur l’usage même du mot « calligraphie » lorsqu’il est appliqué à des cultures non gréco-romaines. Par exemple, la notion de « beau » n’apparaît pas dans le mot japonais qui est traduit en Occident par « calligraphie », le mot japonais 書道 (shodo) signifie « la voie de l’écrit » et ce concept de « voie » renvoie à un univers davantage bouddhique que purement esthétique.

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Parler de « calligraphie » dans le cas des écrits des grands maîtres ou des moines bouddhistes est même un contresens dans la mesure où cet acte représente pour eux un dépassement de la dualité du beau et du laid (concept de « voie »).

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L’art graphique en occident

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Par ailleurs la place de cet art en Asie a été très différente de sa place en Occident, puisque l’apprentissage de l’art du trait était la base de la formation classique du peintre en Asie, dans des civilisations qui ne séparent pas la lettre et le dessin, le mot et l’image, le corps et l’esprit, le matériel et le spirituel.

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Selon le support utilisé (cire, papyrus, parchemin et feuille), elle se pratique avec un style, un calame, une plume (plume d’oiseau, puis plume métallique), le pinceau plat ou pointu. L’écriture monumentale gravée sur la pierre, quelles que soient ses qualités esthétiques, ne peut être tout à fait assimilée à la calligraphie, dans l’impossibilité technique de pratiquer spontanément un « geste » calligraphique, mais elle n’en traduit pas moins une écriture préalablement dessinée.
nL’arrivée de l’imprimerie et de la presse de Gutenberg signifie la fin des manuscrits dans les livres.

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La calligraphie chinoise et japonaise

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L’on peut ensuite distinguer la pratique calligraphique mettant l’accent sur la maitrise, la solidité des traits, l’élégance de l’ensemble avec de grands maitres tels Yan Zhenqing, et l’art calligraphique mettant de plus en plus l’accent sur la création qui doit surprendre et est souvent le cœur d’un ensemble décoré.
nLa calligraphie accompagne la peinture chinoise, soit comme une production écrite de l’auteur de la peinture soit un commentaire apposé par la suite. Dans quelques rares exemples, le peintre et le calligraphe ont travaillé de concert. C’est le cas de Shen Zhou et Wang Ao dans un album réalisé en commun en 1506-1509.

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Le calligraphe est un lettré qui a la connaissance approfondie des textes spirituels et littéraires de sa culture ; il utilise toujours ce que la tradition a appelé « les quatre trésors du lettré » : bâton d’encre, pierre à encre, papier et pinceau. Ce ne sont pas des « objets », mais le prolongement du corps et de l’esprit du maître ou artiste qui agit dans « la voie ».
nLa calligraphie chinoise est le fondement de l’art chinois au sens moderne du terme, la beauté visuelle des idéogrammes, la technique sur laquelle elle s’appuie et les enjeux plastiques qui y sont liés incarnent l’ensemble des préceptes métaphysiques de la culture chinoise. Elle est devenue un art majeur.

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L’écriture chinoise est une transcription de la langue chinoise, et les mots qui la composent, mais elle n’est pas pour autant phonétique. En général, il faut deux racines monosyllabiques pour composer un mot, et par conséquent deux caractères (sinogrammes). Toutes les racines sont monosyllabiques, chaque signe représente une idée et la langue écrite peut être lue dans toutes les langues de la Chine.
nLa calligraphie japonaise doit ses lettres de noblesse à la calligraphie au pinceau fin, tandis que la calligraphie chinoise aura toujours tendance à privilégier des traits plutôt charnus. La différence dans la fabrication des pinceaux entre ces deux pays tient compte de cela, même aujourd’hui dans le cadre d’une fabrication artisanale totalement à la main.
nLe pinceau de calligraphie chinois ou japonais. Le manche est différent, la composition des poils également. Le papier traditionnel chinois, appelé « papier de riz » car le papier traditionnel chinois le plus utilisé contient de la paille de riz, en plus de l’écorce de fusain vert ou d’orme. Ce papier est appelé en chinois xuan zhi (en japonais sen-shi ou gasen-shi). Le papier japonais ne contient jamais de paille de riz.
nLe bâtonnet d’encre: Le bâton d’encre de chine est un composé de suie (noir de fumée) et de musc.

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La calligraphie arabe

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L’utilisation de l’écriture comme un art est l’une des composantes les plus caractéristiques des arts de l’Islam.

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L’arabe est la langue de la révélation coranique pour la religion musulmane. Cette langue se diffuse très rapidement dans tout le monde islamique, pendant la conquête musulmane. L’écriture fait de même, puisque très tôt, le Coran est recopié, et l’écrit devient un des principaux moyens de diffusion du message religieux.

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Si la langue est à la fois un outil liturgique, de communication et de transmission de savoir, l’écriture possède donc, parallèlement, une triple fonction : religieuse, utilitaire et ornementale. L’écriture varie selon la nature et la destination des écrits et des supports.

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Je sais que pour certains de vous, ce billet a sûrement paru fastidieux à lire, trop long, et je ne vous en veux pas si vous n’avez pas pris la peine de le lire, j’avais juste envie de vous parler de mon amour pour l’écriture et les belles lettres. J’espère que pour ceux qui sont sensibles à ce sujet, l’article a été apprécié.

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Une vie entre deux océans

Avant même de commencer mon article, je sais déjà ce que vous allez penser. « Elle va voir des films de filles, à l’eau de rose, des mélodrames romantiques…. »

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Pour tout vous dire, je le pensais aussi, mais cette semaine, rien de bien intéressant pour se faire plaisir, après l’émotion que m’avait procurée le film de Xavier Dolan « Juste la fin du monde », mon billet sur ce film ici.

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J’avais envie de me tourner vers une histoire un peu moins traumatisante, il me restait donc à choisir entre « Radin » avec Dany Boon (pas trop mon style de film, même si au demeurant, j’ai bien apprécié l’humour de « Bienvenue chez les Chti’s »), ou « Une vie entre deux océans », du cinéaste américain Derek Cianfrance, j’ai opté donc pour le mélo romantique, et oui mais…. pas que romantique.

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L’histoire:

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Quelques années après la Première Guerre mondiale en Australie. Tom Sherbourne, ancien combattant encore traumatisé par le conflit, rôle joué à la perfection par Michael Fassbender, décide de devenir gardien d’un phare sur une petite île au milieu de l’océan, pensant que la solitude lui ferait oublier la fureur de la guerre.
nIl y vit en reclus jusqu’à l’arrivée d’Isabel (Alicia Vikander) sublime de naturel et de fraîcheur dans ce film. Isabel une très jeune femme, qui a perdu ses deux frères à la guerre et qui, comme Tom, a besoin de se reconstruire après ce deuil.

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Après le mariage, ils s’installent donc tous les deux, sur la petite île inhabitée de Janus Rock. Ils adorent l’île et l’océan autant l’un que l’autre et leur amour s’épanouit de jour en jour mais leur bonheur va s’étioler petit à petit, à chaque fausse couche d’Isabel. Un jour, un canot s’échoue sur le rivage avec à son bord le cadavre d’un homme et un bébé bien vivant. Est-ce la promesse pour Tom et Isabel de fonder enfin une famille ?

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Vous n’êtes pas sans savoir que Tom, en tant que gardien de phare doit consigner tous les incidents qui surviennent sur l’île dans le livre de bord du phare. Ce jour là sa femme le conjure de passer sous silence le fait que l’homme est mort et qu’ils ont recueillis le bébé. Devant le bonheur de sa femme et la désespérance dans laquelle elle se trouve depuis la perte de ses deux bébés morts-nés, il cède.

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C’est là tout le sujet du film à mon sens, comment agit-on quand on est un couple? Garde-t-on tout son libre arbitre individuel.
nA-t-on le droit de faire quelque chose qui viendrait nous peiner, nous déranger, choquer notre propre conscience? notre éthique?
nJusqu’à quelles concessions peut-on aller pour celui ou celle qu’on aime? Peut-on faire vivre un couple quand on ne partage pas une prise de décision qui fait intervenir la notion de bien et de mal?
nIl s’agit bien ici d’un vol d’enfant, un acte puni par la loi.

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Malgré les longueurs (parce qu’il ne faut pas le nier, il y a des passages très longs dans le film) c’est une très belle histoire, qui met en scène de très bons acteurs, qui nous fait découvrir des paysages splendides, grandioses, les photographies sont minutieusement cadrées, la lumière est parfaite, mais cette romance fait réfléchir sur un sujet très grave : l’amour maternel.
nUne question est également soulevée aussi (car cette petite fille recueillie, passe 5 ans dans les bras d’Isabel et Tom), l’amour maternel: est ce de l’inné ou de l’acquis?

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Jusqu’où est-on prête à aller pour avoir un enfant à aimer?
nLes liens du sang sont-ils obligatoires pour aimer un enfant? Les liens du sang obligent-ils les parents à aimer leurs enfants, ma réponse est non. et ayant travaillé si longtemps dans le cadre de l’enfance maltraitée, ayant été aussi l’objet (et non le sujet) rejeté de mes parents, cela je le sais

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Que fait-on du ressenti de l’enfant? Mme Dolto et bien d’autres nous l’ont assez répété l’enfant est une personne, un sujet qui ressent, et non un objet. Un sujet à qui on peut expliquer les faits, rien de pire que de ne pas mettre de mots.

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D’autres questions me sont venues spontanément en tête, pourquoi le bonheur d’un couple dépendrait-il de sa capacité à fonder ou non une famille?
nPeux-t-on être une femme sans enfants? L’absence d’enfants peut-il ruiner l’amour au sein d’un couple? Pourquoi fait-on des enfants?

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Une multitude de questions en regardant ce film et beaucoup d’émotions à la sortie.

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Derek Cianfrance, réalisateur de « Blue Valentine » et de « The Place Beyond the Pines », nous conte un récit sombre, mais c’est une ode brillante à l’amour.
nIl filme parfaitement la désespérance des personnages, prisonniers d’un funeste mensonge qui les ronge de l’intérieur.
nAdapté d’un best-seller, un film qui ne craint pas d’être romantique.
nOn retrouve dans ce film l’étrange sentiment d’être face à une tragédie de Racine ou de Shakespeare. Tous les codes de la tragédie sont présents l’honneur, le devoir, l’amour, la trahison, la filiation, le bien, le mal.

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Il faut que je rajoute un petit mot sur le malheur qui s’abat également sur la mère naturelle de l’enfant, jouée par Rachel Weisz, et qui ne parvient pas malgré le temps à faire le deuil de son mari et de son bébé perdus en mer.

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Pour toutes ces raisons, et si vous aimez, les tragédies, si vous vous posez les mêmes questions que moi sur la vie, nos vies, allez voir ce film et laissez vous bercer par les vagues de l’océan, un océan d’amour et de chagrin.

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Crédits photos: Allo Ciné.

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Grenade et l’art du flamenco

Je reviens d’Espagne, où j’ai passé un court séjour à Grenade. L’Espagne est un pays que j’ affectionne particulièrement, peut-être est-ce parce que j’ai vécu pendant mon enfance et adolescence à Tanger. Tous les étés, nous traversions l’Espagne par la route pour rejoindre la France, pour vous dire combien de fois je l’ai sillonnée.

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D’autre part ma meilleure amie quand j’avais 12 ans, Alicia, était espagnole, la dame qui faisait le ménage à la maison, Louisa, était elle aussi, espagnole. J’ai donc appris à parler cette langue et à en connaître les coutumes, les traditions, la gastronomie….

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Je pense, que si je ne vivais pas ici dans le Sud, je me serais expatriée en Andalousie, une région absolument fabuleuse, qui abrite des villes telles que Séville, Cordoue, Malaga, Alméria, Cadiz, Grenade, des villes magiques où la culture arabe a laissé de nombreux témoignages tels que la mosquée de Cordoue, et l’Alhambra dont je vous parlerais plus en détail lors d’un prochain billet.

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Ce petit séjour à Grenade va faire l’objet de plusieurs posts sur mon blog pour vous raconter la ville certes, mais aussi l’histoire de Grenade, car cette ville magique est empreinte de plusieurs cultures, arabe, andalouse, gitane, juive, chrétienne et cette mixité lui donne un cachet et une magie inégalables.

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Aujourd’hui je vais vous raconter l’art flamenco, car j’ai pris enfin, lors de ce séjour, un peu plus long, l’occasion d’aller voir un vrai spectacle de flamenco, dans le lieu le plus réputé de Grenade La Casa de l’Arte Flamenco. J’en ai encore des frissons, comment vous dire la force, la beauté, l’élégance, la « rabbia », la colère, la nostalgie que renvoient la danse (el baile), le chant (el canto), la guitare (el toco).

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Le flamenco est issu de la culture gitane. Mais qui sont les gitans et qu’exprime cette danse si particulière et si émouvante.nJe vous renvoie ici sur un lien pour ceux que cela intéresse vraiment et qui comme moi apprécie la musique de Paco de Lucia.

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Le Flamenco est un style espagnol de musique et de danse qui trouve son origine en Andalousie au XVIIIème siècle, et qui a comme base la musique et la danse andalouse.
nIl existe de nombreuses controverses sur l’origine du Flamenco.
nLa thèse la plus répandue explique l’origine du Flamenco par le métissage culturel que connu l’Andalousie, entre musulmans, chrétiens, juifs, gitans etc.. Il est bien entendu que gitans, juifs, musulmans et chrétiens se trouvent en de nombreuses parties du globe, mais le Flamenco ne se trouve qu’en Andalousie.
nPar conséquent, le Flamenco est un patrimoine authentique et véritable de tous les andalous, sans distinction ethnique ou religieuse.
nLe chant, le « toque » (la touche) et la danse sont les principales facettes du Flamenco.

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Le Flamenco, bien qu’enraciné dans le folklore andalou, est un genre tellement stylisé et complexe que l’andalou moyen, même avec de bonnes prédispositions pour la musique, est incapable de l’interpréter correctement. De fait, de tout temps le Flamenco fut interprété par une minorité, peu ou largement diffusé.
nL’apparition des chanteurs professionnels et la transformation des chants populaires par les gitans ont conduit à une transformation considérable des airs traditionnels.

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Ainsi le Flamenco est un des principaux attraits touristiques de l’Andalousie.

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Une petite page de l’histoire du Flamenco

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Le Flamenco est issu d’une tradition vivante qui remonte à la plus haute antiquité.
nIl s’organise autour de 3 axes : Le chant (cante); La danse (baile); et la guitare (toques).
nLe Flamenco n’a pas un genre unique, il existe des centaines de genres de morceaux différents.
nChacun d’entre eux possède une atmosphère propre et beaucoup sont des variantes régionales d’Espagne.nLe Flamenco suit des règles très strictes comme la composition de la musique classique.

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Cet art populaire est modelé par la joie et la souffrance. Le Flamenco est constamment influencé et modifié par le contexte social dans lequel il trouve ses racines.
nLes origines du Flamenco sont très floues, même l’origine du mot Flamenco demeure inconnue. Certains pensent que le mot viendrait de l’expression « Felag mengu » (Paysan fugitif en langue arabe) qui s’appliquerait aux gitans après leur banissement à la suite de l’expulsion des Maures hors d’Espagne.

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D’autres théories se basent sur le sens littéral du mot Flamenco (Flamand) et émettent une relation avec les serviteurs venus des Flandres faisant partie de la suite du couronnement de Charles Quint au 16eme siècle. Cet homme pétri de ressentiment, aurait utilisé le terme Flamenco comme une insulte appliquée ensuite aux gitans. En 711, les Maures conquirent « l’Al Andalus » et maintinrent leur domination jusqu’à leur expulsion finale de Grenade par le roi Ferdinand et la reine Isabelle en 1492.
nAinsi, durant ces siècles, les envahisseurs Islamiques ne détruisirent pas : ils assimilèrent. Les nations conquises eurent le droit de conserver leurs religions personnelles.

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L’Espagne en tira un bénéfice musicale immense (mais pas que, il suffit de découvrir l’Alhambra pour en être convaincu!), et l’on peut encore entendre dans le Flamenco l’influence arabe (techniques en harmoniques, utilisant des intervalles plus petits que le demi-ton.)

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Les Gitans et le Flamenco

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Pendant la période de domination Islamique en Espagne (711-1492), les gitans, originaires d’Inde, atteignirent l’Espagne et reçurent l’autorisation d’y rester. Après le départ des Islamiques, la tolérance culturelle pratiquée par les Maures n’a pas survécu à leur départ. Ainsi en 1499, les premières lois contres les gitans apparurent, le nomadisme fut déclaré hors la loi.

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Les gitans abandonnèrent les villes et se réfugièrent dans les collines et les grottes. Cet isolement contribuera à favoriser un développement artistique « à part ».

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Le Flamenco fut finalement crée par la fusion du Cante Gitano avec la musique traditionnelle andalouse.nC’est vers la fin du 18ème siècle que l’attitude officielle à l’égard des Gitans commença à s’assouplir. Mais les gitans restaient encore très discrets sur leur musique, qui se pratiquait en privé, en cercle fermé, sans que les étrangers ne puissent l’entendre.

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C’est seulement dans la deuxième partie du 19ème siècle que le Flamenco devint un art présenté au public. C’est le début de l’apparition des bars-concerts à partir de 1842, à partir de cette date le Flamenco commence à voir apparaître des artistes avec des répertoires plus diversifiés. Ces cafés permirent le rapprochement des traditions Andalouse (Malaguenas, Verdiales, Granadinas, Tarantas) et gitane (Seguiriyas, Soleares, Martinetes, Bulerias, Tangos…) Le chanteur resta le personnage principal, mais avec le temps le guitariste prit de plus en plus d’importance.
nPuis le Flamenco fit son entrée au théâtre et sa popularité ne cessa de grandir jusqu’à se transformer en concerts de guitare classique.

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Le Flamenco devenait un art musical à part entière et faisait son entrée en solo dans les salles de concert.

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Dans les années 1950, on vit réapparaître un intérêt pour le véritable Flamenco. Il en ressort deux tendances :
nLes « traditionalistes » maintiennent des styles biens établis.
nLes « modernistes » composés d’artistes qui adoptent de nouveaux éléments afin de moderniser leur art sans en trahir l’essence ( certains sont inspirés du jazz pensez à Django Reinhardt, Stephane Grappelli qui rend un hommage à Django dans l’album Hommage à Django (1972, reprise 1976 Classic Jazz)

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Certains signes montrent que le Flamenco pourrait devenir un art international, sans toute fois perdre ses racines espagnoles.

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J’espère que vous aussi, vous vous intéresserez au Flamenco, souvent les musiques les plus belles viennent des exilés, je pense à la musique yiddish, que j’aime beaucoup et qu’on entend aussi dans les rues de Grenade.
nJe vous laisse une référence musicale si vous voulez aller à la découverte d’un grand joueur de guitare flamenca, le plus grand, Paco de Lucia: Album Fantasia Flamenca ou encore El Mundo del Flamenco.

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Voilà j’espère vous avoir fait découvrir, une petite facette de mon séjour à Grenade mais d’autres rubriques vont suivre….

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Une petite vidéo pour vous faire écouter un peu de guitare interprété par Paco de Lucia, si cela vous intéresse.

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Divines mais pas seulement

Le film qui m’a tant bouleversée mardi dernier est toujours à l’affiche en ce moment, allez le voir. Ce film méritait que j’écrive un billet pour vous en dire quelque chose, mais quoique je puisse écrire, jamais mes mots seront à la hauteur du film.

Comment trouver les mots justes pour vous dire que Divines est pour moi le film magistral de l’année le film de la réalisatrice française Houda Benyamina, qui a remporté la Caméra d’Or au dernier festival de Cannes.

Après Bande de filles de Céline Sciamma en 2014, il s’agit du ­deuxième film français qui voit la cité du point de vue de jeunes femmes/ados. Il y a donc des similitudes, mais les deux films sont très différents.

Divines est beaucoup plus sombre, plus pessimiste et c’est pourquoi je suis sortie si bouleversée, ce film a remué beaucoup de choses en moi, sur mon parcours personnel et professionnel (puisque vous savez tous aujourd’hui que j’ai exercé pendant presque 30 ans le métier d’éducatrice auprès de jeunes délinquants filles et garçons.

Divines, n’est pas seulement un film, des images et des dialogues il s’agit d’une histoire, de la vraie vie de deux gamines qui ont eu le malheur de grandir dans une cité et dans des familles cabossées par la vie, par la misère et les galères à traverser en tous genres, et notamment le manque d’argent.

L’histoire:

Dounia vit dans une cité en bordure de l’A3 et passe ses journées avec son amie Maimouna.
Pour s’en sortir, elles volent des sodas au supermarché et les revendent à la récréation. Elles végètent en BEP « devenir hôtesse d’accueil»!
Leur rêves à elles, c’est de gagner de l’argent comme elles le chantent « money, money, money » beaucoup d’argent. Elles sont persuadées d’en trouver en travaillant pour Rebecca, une dealeuse respectée qui s’offre des «boy toys» et se fait conduire en décapotable.

Alors qu’elle « gravit les échelons dans la criminalité », Dounia rencontre Djigui, un jeune danseur, ce jeune homme va lui apporter la douceur et la féminité dont elle est dépourvue, il va lui révéler, au fil du temps, ce qu’elle est vraiment, et surtout la sensibilité, la féminité qu’elle a enfouies en elle si profondément pour se blinder contre la souffrance et la honte.

Mais, lorsque cette sensibilité, cette délicatesse, cette féminité se dévoilent enfin en elle, lorsqu’elle assume enfin cette attirance pour un homme Djigui (Kevin Mishel) plein de sensibilité, il est danseur dans un ballet contemporain, l’histoire ne peut se poursuivre, et se révèle impossible comme si l’accès au bonheur lui était interdit.

L’actrice principale est la petite sœur de la réalisatrice, Oulaya Amamra, 20 ans, y incarne Dounia, une jeune fille qui vit dans un camp de Roms (un véritable taudis) un lieu ou Dounia doit tout gérer car sa mère, femme/enfant, s’alcoolise et se prostitue en permanence. Dounia vit en marge d’une cité de la banlieue parisienne et elle est fermement décidée à changer le cours de sa vie, quitte à faire parler les poings.
Cette jeune actrice est absolument sublime dans ce rôle, elle crève l’écran, elle ne joue pas un rôle, elle est Dounia! Malgré tous les méfaits qu’elle commet, Dounia devient attachante, touchante, elle nous fait passer du rire au larmes. Elle semble perchée dans un monde imaginaire, où tout serait luxe et volupté, et qu’elle est persuadée d’atteindre.
Déborah Lukumuena, est sa meilleure amie, Maïmouna, son seul amour, la seule personne en qui elle a confiance, qu’elle aime au delà de tout, pour laquelle elle est prête à tout, celle qui donne encore du sens à sa vie.
Mamounia est issue d’un tout autre milieu, pauvre également mais sain, une famille stricte, sévère, qui garde sans arrêt un oeil sur vous, mais qui s’inquiète aussi pour vous, vous protège, essaie de vous montrer la voie à suivre, Mamounia a une famille, Dounia est une bâtarde, c’est ce qu’elle est pour tous ceux qui la connaisse dans la cité.
Cette amitié fusionnelle les aide l’une comme l’autre a échappé à leur quotidien, elles s’échappent ensemble par la pensée dans un monde meilleur, un monde où les femmes ne sont pas relayées au second plan.

La drogue, la pauvreté et la relégation sont omniprésentes dans ce film. Mais ici, nul misérabilisme ou discours social pesant.
On sent que le film se nourrit d’un long travail dans les quartiers, je me suis sentie « de retour dans ma vie professionnelle quand j’allais à domicile faire mes visites et que je constatais les conditions de vie de tous ces jeunes suivis par la Justice des Mineurs.

Ce film est émouvant parce qu’il parle de survie, du quotidien des pauvres qui vivent dans les cités, de la délinquance qui s’y développe, il parle aussi de la condition féminine, cette génération qui grandit en ce moment et qui refuse la domination masculine qui n’a que trop durée. Est-ce que nous nous permettons de porter un regard ou poser un véto concernant l’habillement des hommes dans la rue?

La jeune Dounia se moque pas mal de l’école, elle la quitte avec fracas, tournant la dos à un BEP dont elle n’a que faire, pour se faire dealeuse en espérant faire fortune et donc quitter ce monde dont elle connaît tous les recoins. Mais chaque fois que le film laisse croire que tout va bien pour Dounia et Maïmouna, un événement ruine leurs minces espoirs…

Elles sont toutes les deux un tourbillon, on passe à pleine vitesse du comique au tragique, de la chronique sociale au polar haute tension. La réalisatrice récupère et brasse tous les clichés qui traînent au pied des cités pour en faire quelque chose d’étonnamment neuf, rien de tel n’avait été filmé avant. Rien que dans leur apparence, les inséparables Dounia et Maimounia, perpétuellement en maraude dans leur quartier désolé, se distinguent du lot commun….Et pourtant ces deux gamines moi je les ai croisées tant de fois dans les cités toulonnaises, des gamines qui délinquent, qui rêvent, qui outrepassent les règles de la bonne société, qui se font remarquer et auxquelles on s’attache malgré tout. (je vous l’avoue la première des règles que doit suivre un éducateur est « je ne dois pas m’attacher, je dois prendre la bonne distance, je n’y suis jamais arrivée, toujours à tenter de leur montrer le chemin et le bout du tunnel, sacrément long le tunnel!)
Dounia dissimule sa beauté sous d’informes blousons masculins, elle est aussi menue, tendue et énervée que la seconde est grande, costaude, douce et enveloppante.
Le film prend le temps de nous faire vivre et goûter leur amitié à la vie à la mort, comme on n’en expérimente qu’à l’adolescence, (rappelez-vous de votre meilleure copine avec laquelle vous étiez collée du matin au soir, n’avez-vous jamais fait les 400 coups?….)
Elles sont soudées contre le reste du monde, elles jouent les affranchies dans un milieu bien plus dur qu’elles, et que, naïvement elles sont certaines de conquérir. Leur innocence se déguise en audace. Une audace qui va les perdre.

La « féminité » dans cette histoire en miroir, est tenu par un garçon, Djigui, passionné de danse, dont Dounia vient contempler les répétitions en cachette. Cette histoire d’amour, non déclarée, naissante, pudique suggère une autre issue à la tyrannie de l’argent, une sortie de secours par l’art.
Ce pourrait être naïf, mais ces scènes-là, magistralement chorégraphiées, expriment avec force le désir, le rêve et l’apprivoisement, la découverte de l’amour, la découverte de la beauté par l’art. Ces scènes de danse m’ont littéralement transportée, bouleversée et la bande son est également sublime.

Divines amène une vision ni positive ni négative, de ce qui se passe en banlieue, juste un tableau très fidèle de ce que vivent les filles aujourd’hui.Il n’y a qu’à voir en ce moment toute la polémique qui se construit autour du port du short par une femme. En 2016, les filles se posent tous les matins la question de savoir ce qu’elles peuvent porter pour sortir sans se faire agresser ou « traiter » comme on dit dans le jargon « délinquant ».

Dans ce film, il y a une scène à laquelle il faut prêter attention car elle révèle la métamorphose de Dounia, elle quitte son costume de bâtarde pour revêtir l’habit de la princesse Dounia, au moment même où son prince charmant de danseur lui demande son prénom en la faisant tournoyer dans ses bras jusqu’à ce qu’elle parvienne à livrer, enfin, son nom Dounia (aurait-elle enfin trouvé une identité?)

Désormais, elle en voudra toujours plus, pour se prouver à elle-même et aux autres qu’elle vaut mieux que d’être surnommée « la bâtarde ». Qu’elle vaut mieux qu’être à la botte d’une dealeuse.
Certes, Dounia prend conscience, mais à quel prix, au prix de quelle souffrance? Comment sort-on indemne d’une telle vie de souffrance, de deuils à faire, de douleurs et comment sort-on de la délinquance quand on ne parvient pas à s’extraire d’un milieu qui vous aspire, qui vous engloutit!_

Je vous invite nombreuses, nombreux à venir à la rencontre de notre jeunesse elle est rebelle mais elle est fragile et je pense même que nous avons tous notre responsabilité dans cette dérive de notre jeunesse.
nLes parents en premier lieu qui, à mon sens, doivent donner l’exemple, expliquer à leurs enfants que le chemin vers la liberté est long mais qu’il mérite qu’on fasse des efforts, qu’on apprend pas à être autonome avec une baguette magique ou un martinet, que pour être libre il faut avant tout acquérir le savoir, la connaissance pour garder son libre arbitre, pour aller plus loin, pour échapper à une vie dont on ne veut pas. Et pour cela il faut de la patience, du courage, de la ténacité. Savoir ce que l’on ne veut pas est déjà un grand pas en avant pour acquérir ce que l’on souhaite.

Ce billet est très long et sûrement certains d’entre vous abandonneront la lecture en cours de route, je le comprends, mais ce qui était important aussi pour moi était de rendre hommage à une réalisatrice talentueuse et deux actrices qui m’ont vraiment épatée par leur naturel et leur authenticité!

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Crédits photos Allociné

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