Les malheurs de Sophie

Pour tout vous dire, j’ai un peu traîné la patte pour aller voir ce film, mais comme je suis curieuse de nature…

nnn

nnn

J’étais intriguée par la manière dont ce film reprendrait l’histoire écrite, il y a fort longtemps, par la Comtesse de Ségur.

nnn

Les Malheurs de Sophie est un roman pour enfants écrit par la Comtesse de Ségur. Le livre est publié en 1858.
nLes personnes de ma génération connaissent très certainement la Comtesse de Ségur, peut-être même ont-elles lu cette histoire à leurs enfants?

nnn

Ce roman pour enfants a été adapté trois fois au cinéma:

nnnn

– Les Malheurs de Sophie, 1946. Film français en noir et blanc (95 min) réalisé par Jacqueline Audry.
n- Les Malheurs de Sophie, 1979. Film français en couleur réalisé par Jean-Claude Brialy.

nnnn

Et le 20 Avril dernier est sorti sur les écrans Les Malheurs de Sophie, 2016, réalisé par Christophe Honoré.

nnnn

L’histoire:

nnnn

L’action se déroule dans un château de la campagne française du Second Empire où Sophie habite avec ses parents M. et Mme de Réan.
nCurieuse et aventureuse, elle commet bêtise sur bêtise avec la complicité critique de Paul, son cousin, qui est bon et qui tente de lui montrer le droit chemin.
nElle a pour amies Camille et Madeleine de Fleurville, des petites filles modèles qu’elle peine à imiter.
nLorsque ses parents décident de partir pour l’Amérique, Sophie est ravie, sa maman appréhende beaucoup ce départ vers un pays inconnu et ce voyage dangereux pour l’époque…

nnn

Ce film est visible par les enfants à partir de 6 ans, adapté effectivement d’un roman destiné aux enfants, en ce qui me concerne, je pense que c’est un film qui est davantage adressé aux parents, surtout à ceux qui parfois sont en difficultés face aux bêtises de leurs enfants.

nnn

Le film démarre extrêmement lentement, il faut vraiment s’accrocher!
nPendant la première heure, on assiste aux multiples bêtises de Sophie, sous le regard des domestiques impuissants et face à une maman tiraillée entre la fatigue de subir toutes les bêtises de sa fille et son amour pour elle.
nLe père dans cette histoire n’est visible que par les cadeaux qu’il envoie à sa fille Sophie et parfois à sa mère. Un père absent qui ne prend jamais le temps de rester avec sa famille, toujours sur les routes…

nnn

nnn

nnn

J’ai trouvé le jeu des acteurs/enfants pas si mal que cela.
nEffectivement la petite Sophie est jouée par Caroline Grant, elle parvient assez bien à être crédible dans ce rôle, la preuve en est, c’est qu’on se retient de la coller au mur, compte tenu de la cruauté de ses bêtises.
nSon ami et cousin Paul est un enfant très attachant qui essaie de la protéger alors, qu’elle, fait tout l’inverse, en l’humiliant souvent.
nLes petites filles modèles sont conformes au roman.
nQuant à Muriel Robin qui apparaît au bout d’une heure de film en belle-mère abominable, honnêtement, on sait qu’elle aurait pu faire mieux!!!

nnn

nnnn

Les décors extérieurs comme intérieurs sont très conformes à l’époque et la brume et la pluie souvent présentes donnent une atmosphère de tableau au film.

nnn

Mon avis à moi c’est que ce film ne s’adresse pas aux enfants mais plutôt aux parents (comme Peau d’âne de Perrault d’ailleurs) car ce qui saute aux yeux, ceux ne sont pas les bêtises de cette petite fille qui vont crescendo mais plutôt l’abandon qu’elle ressent, et les bêtises ne sont là que pour attirer désespérément l’attention et notamment celle de son père.

nnn

Quand vos enfants sont insupportables posez-vous en premier lieu la question que se passe-t-il dans sa tête, les enfants hyperactifs sont souvent des enfants qui souffrent de manque affectif, les enfants très turbulents aussi, mais La Comtesse de Segur en 1858 n’était pas encore sensibilisée et informée, comme nous le sommes nous aujourd’hui, sur la pédopsychiatrie.

nnn

Ce film n’est pas un divertissement, je ne le conseille pas forcément aux cinéphiles qui veulent passer un moment de détente, c’est à mon sens, une parenthèse de réflexion sur les difficultés que nous avons parfois à communiquer avec nos enfants et la punition n’est pas forcément le bon remède face à la bêtise, la communication et l’amour vont davantage aider nos enfants à grandir et à comprendre le bien et le mal.

nnn

nnn

Voilà je vous ai donné mon avis en toute sincérité comme je le fais dans chaque billet donc à vous de faire la choix d’aller ou de ne pas aller voir Les Malheurs de Sophie.

nnn

A très bientôt pour un nouvel article.

Rendez-vous sur Hellocoton !

Etre heureux c’est quoi au juste

nnn

Etre heureux c’est quoi au juste ? Une question qui se pose encore plus aujourd’hui que pour les générations qui nous ont précédées, est-ce parce que notre société est devenue de plus en plus individualiste, comme si les valeurs telles que le partage, la solidarité, la générosité se perdaient.n

nnn

La consommation et l’argent sont aux commandes de nos vies, Alain Souchon l’a chanté, souvenez-vous du succès de son album Foule Sentimentale.
nLes écrivains d’aujourd’hui ne tarissent pas non plus sur le sujet du « qu’est-ce que le bonheur, comment l’atteindre?, je pense à Véronique Olmi (Nous étions faits pour être heureux), Laurent Gounelle (L’homme qui voulait être heureux), Grégoire Delacourt (On ne voyait que le bonheur).

nnn

Chacun de nous devrait prendre le temps de s’arrêter un peu et réfléchir sur la notion de bonheur.

nnn

Un long préambule pour vous parler du dernier film que je viens de voir ces derniers jours.

nnn

Cette année, mes billets vous ont beaucoup parlé du cinéma français (et contrairement à ce que certains peuvent affirmer, je trouve qu’en France nous avons de bons réalisateurs).

nnn

Les films étrangers sortis sur les écrans cette année m’ont laissée un peu de glace , (déçue par The Revenant, par la suite de Divergente…) il faut tout de même que j’ai l’honnêteté de vous dire que je me laisse davantage séduire par les histoires vraies et humaines que par les super-héros de science-fiction. Peut-être ai-je trop les pieds sur terre!

nnn

nnn

Je suis allée voir le dernier film de Cyril Gelblat, un réalisateur que je ne connaissais pas, qui réunit à l’écran Manu Payet et Audrey Lamy, il s’agit de Tout pour être heureux. Je ne m’attendais pas à un tel jeu d’acteurs et à une histoire si touchante.

nnnn

L’histoire:

nnn

Antoine (Manu Payet), intermittent du spectacle, est marié depuis 10 ans avec Alice (Audrey Lamy) qui exerce, elle, la profession de juge, ils ont deux petites filles. Antoine décide de mettre fin à son mariage pour une histoire sans lendemain, un matin Alice lui confie la garde de leurs filles pour 15 jours, et Antoine se retrouve d’un seul coup face à un monde, pour lui, complètement inconnu…

nnn

Cela rappelle un peu l’histoire, du célèbre film Kramer contre Kramer, avec Meryl Streep et Dustin Hoffman.

nnn

Le film de Cyril Gelblat aborde la question du couple mais surtout du bonheur dans le couple, et dans la famille, comment s’exprime-t-il ? Et également comment vit-on la fin d’une vie de couple, la fin d’une vie de famille.

nnn

nnn

Antoine au début du film, se présente comme un homme infecte, imbus de lui-même, adolescent attardé, irresponsable, traversant la crise de la quarantaine et se pensant irrésistible et talentueux, alors que depuis dix ans c’est sa femme Alice qui fait tourner le ménage et prend en charge non seulement les enfants mais également toutes les dépenses puisque son mari a un métier très aléatoire sur le plan financier.
nAlice, malgré tout cela, aime profondément son mari et elle est très attachée à la vie familiale mais à un moment donné, il arrive que la coupe soit pleine.

nnn

Elle ne supporte plus l’homme qui ne veut pas sortir de l’adolescence, le père qui ne parvient pas à assumer sa paternité et ses responsabilités, l’homme qui lui tourne le dos au lit, qui, au final, ne la voit plus, ni elle, ni les enfants. Un homme qui est toujours en colère, insatisfait, qui compte toujours sur les autres pour avancer.

nnn

Manu Payet dans ce rôle de père et de mari irresponsable, irrespectueux, égocentrique, toujours fauché, n’allant pas au bout de ses rêves, sans ambition… est absolument parfait, très juste.

nnn

Audrey Lamy incarne avec justesse le rôle de la femme active, débordée et impliquée dans l’éducation de ses filles.
nMalgré, une séparation qu’Alice veut à l’amiable, les choses tournent très mal pour Antoine qui se retrouve d’un seul coup face à des responsabilités et surtout face à lui-même. La gifle est très violente.

nnn

Ce film m’a beaucoup touchée car il parle effectivement de ce que peut devenir la vie de couple, ce qu’on est capable de construire à deux et ce qu’on est capable de détruire à deux au fil du temps, si on ne prend plus soin l’un de l’autre. On peut, d’un seul coup, tout perdre.

nnn

Aujourd’hui, j’ai le sentiment que la jeunesse ne comprend pas que faire durer l’amour, faire vivre son couple est un véritable travail, des concessions doivent être faites par l’un et par l’autre, et surtout il est parfois bon de se rappeler pourquoi on s’aime, essayer avant que la situation ne s’aggrave, que la crise éclate, de se parler.

nnn

Ce film montre aussi combien les hommes sont parfois très égoïstes, en tout cas, un grand nombre, sont vulnérables, quand ils se retrouvent à la porte alors qu’ils ont tout mis en mouvement pour la prendre (la porte).
nVulnérables, devant la solitude, dépassés devant les enfants dont il faut s’occuper en permanence, et qu’il faut savoir tenir éloigner de nos préoccupations pour ne pas les abîmer ou les culpabiliser car les enfants n’ont rien à voir avec les querelles d’adultes.

nnn

nnn

nnn

Ce film dépeint également le quotidien d’une femme qui travaille et qui a également une vie de famille, une femme qui fait des renoncements pour sa famille, mais qui renonce aussi très souvent à son confort personnel (prendre du temps rien que pour elle par exemple).

nnn

nnn

Tout ceci pour vous dire que le bonheur c’est parfois tout simple, il suffit de prendre le temps de regarder ce que l’on a sous les yeux, c’est peut-être tout simplement prendre un petit-déjeuner en famille, faire des projets pour les vacances prochaines, s’asseoir avec son amoureux à la terrasse d’un café, sourire à la boulangère, savoir se rendre disponible, faire un pique-nique en forêt avec son chien, recevoir un câlin de son chat, jouer à cache-cache avec ses enfants, manger une orange juteuse, et j’irais même jusqu’à dire se disputer pour savoir qui n’a pas rebouché correctement le dentifrice!….

nnn

nnn

La vie est courte, très courte alors regardez toujours ce que vous avez et non pas ce que vous n’avez pas car parfois on peut perdre d’un seul coup tout ce qu’on a.

nnn

J’invite tous les couples à aller voir ce film, même si vous êtes fan de science-fiction et de films étrangers à grand spectacle, car cela vaut le coup parfois de se rappeler que d’avoir la chance d’avoir un amoureux, une amoureuse, des enfants c’est un très beau cadeau que nous fait la vie.

Rendez-vous sur Hellocoton !

Embarquement pour Marseille

nnn

Je ne me serais pas sentie capable d’aller voir un film de ce genre, je craignais de tomber sur une caricature de la ville de Marseille et de ses habitants.

nnn

Je ne suis pas friande, en général des films comiques, ce n’est pas que je sois d’un caractère inhibé ou pessimiste mais d’une façon générale, j’ai un peu de mal comme on dit avec « les blagues à deux balles »!!!

nnn

Et bien en définitif, je me suis laissée portée et très rapidement j’ai eu droit à un joyeux moment de cinéma, ce film est drôle et très émouvant à la fois.

nnnn

L’histoire:

nnn

Paolo ( Kad Merad), un des frères de la famille Amato, qui vit au Canada a décidé d’abandonner sa vie calme pour revenir à Marseille auprès de son père qui vient d’avoir un accident et qui est hospitalisé, souffrant d’amnésie. Il a quitté Marseille il y a 25 ans à la suite d’un drame familial qui l’a contraint à s’éloigner.

nnn

nnn

Ce film est réalisé par Kad Merad , il y joue le rôle de Paolo. Son frère Joseph est incarné par Patrick Bosso et j’avoue que le tandem fonctionne très bien. Malgré l’absence, l’éloignement géographique et le temps passé, la connexion entre les deux frères revient très vite.

nnn

nnn

Paolo est surpris de constater que malgré sa fuite au Canada (suite à une bêtise irréparable commise quand il était adolescent ) l’affection que lui porte sa famille est intacte.

nnn

nnn

Je suis toujours très touchée par les films ou livres qui parlent de la famille, sûrement parce que j’ai le malheur de faire partie d’une famille disloquée.

nnn

C’est toujours beau de sentir une famille unie, capable de pardonner, d’accepter les choix faits par les uns et les autres sans juger, de pouvoir compter les uns sur les autres.
nJ »ai le sentiment que bien souvent, hélas, la famille se réconcilie autour d’un drame, d’un décès, d’un lit d’hôpital, comme si le malheur était plus facile à partager que le bonheur!

nnn

Ce que nous montre également le film c’est que la fuite pour ne pas affronter un conflit ne règle pas les choses, il faut savoir faire face à ses propres erreurs.
nOn ne doit pas tourner le dos car où que l’on aille le mal-être éprouvé reste présent. Il faut apprendre à se pardonner et à pardonner aux autres si on veut enfin trouver son équilibre et le bonheur.

nnn

nnn

On retrouve dans ce film malgré le comique de certaines situations un vrai clin d’oeil à Marseille, parfois aussi de l’exagération, effectivement les gags sont un peu poussés à l’extrême, n’oublions pas qu’on est sur la planète Marseille (là où les sardines du port sont grosses comme des thons!), on parle fort, on plaisante, on vocifère, on se gare même à contre sens!!!

nnn

La cité est décrite non pas comme un lieu où circulent la drogue et les délinquants mais plutôt comme un endroit où tu risques de retrouver ta voiture recouverte de smileys pour te faire une blague (alors qu’en vérité j’ai vécu à Marseille et tu retrouves plutôt ta voiture sur les essieux!) Pour vous dire que Kad Merad et Patrick Bosso ont voulu montrer une Marseille joyeuse, solidaire, rieuse.

nnn

nnn

Comme je vous l’ai dit plus haut le film est dynamique, les acteurs sont attachants (même le papy Giovanni joué parVenantino Venantini qui ne prononce pas une parole de tout le film), la femme de Joseph (Anne Charrier), toujours préoccupée par les autres, qui malgré les difficultés ne se plaint jamais.
nLe médecin du grand-père Elena (Judith El Zein) dévouée, mais pas seulement, on la sent réellement préoccupée par la guérison du vieil homme mais aussi touchée par l’histoire de cette famille et le dévouement déployé par les deux frères.

nnn

nnn

Voilà j’espère que cet article saura éveiller votre intérêt pour ce petit film sans prétention mais qui, j’en suis certaine saura vous apporter des fous rires et de l’émotion.

nnn

nnn

nnnn

Bonne séance!

Rendez-vous sur Hellocoton !

Saint Amour

Saint Amour, deux mots qui évoquent soit un vin, soit une relation amoureuse, cela pourrait aussi se comprendre comme une interjection Saint Amour! Et bien c’est le titre du dernier film de Benoît Delépine et Gustave Kervern que je suis allée voir il y a déjà quelques semaines et cela vaut le coup que je vous en écrive quelque chose.

nnn

nnn

Pour vous dire la vérité j’étais un peu sceptique car, même si j’admets que Monsieur Depardieu est un acteur talentueux en tant qu’homme il n’a pas que des qualités, par contre son partenaire dans le film, Benoit Poelvoorde est un acteur extrêmement attachant autant dans les rôles comiques que sensibles. Je l’avais beaucoup aimé dans Les Emotifs Anonymes avec Isabelle Carré.

nnn

nnn

L’histoire:
n
nUn fils Bruno (Benoit Poelvoorde) et un père Jean (Gérard Depardieu) se retrouvent, comme chaque année au Salon de l’Agriculture.
nCette année Jean a bien l’intention de gagner en présentant son taureau champion Nabuchodonosor. Bruno n’a pas du tout la même motivation, avec un collègue il a décidé à l’intérieur du salon de faire la route des vins….très vite il se retrouve allongé dans la paille au milieu des cochons….nSon père assiste avec chagrin à la scène et pour tenter de se rapprocher de son fils il lui propose de l’emmener faire une vraie route des vins. Les voilà partis donc pour une belle aventure….

nnn

nnn

Malgré une situation tout à fait loufoque à ses débuts, le film prend au fur et à mesure une dimension. L’histoire devient beaucoup plus touchante, authentique, émouvante.
nLe père, comme le fils, ont des plaies à panser et ce rapprochement très gauche entre eux deux est progressif, finement interprété, pudique.
nCe film dévoile également, et l’actualité de ces dernières semaines au moment du Salon de l’Agriculture nous l’a bien montré, la dureté du métier d’agriculteur, la solitude, le manque d’argent, le manque de loisirs, la détresse affective, amoureuse, sexuelle. D’ailleurs ce n’est pas par hasard que des émissions comme l’Amour est dans le Pré ont autant de succès à la télévision.

nnn

nnn

Ce qui touche aussi dans ce film c’est la pudeur du père, ce père qui aime son fils et qui ne sait comment le lui dire, combien la communication est difficile quand on n’a pas l’instruction, le vocabulaire, l’habitude de s’exprimer.

nnn

Ce périple à travers la route des vins leur fait découvrir le monde comme deux enfants, le plaisir de ne rien faire, de savourer, de prendre le temps, de regarder un peu autour de soi et de faire des rencontres (parfois des rencontres étranges) mais qui vont changer leur trajectoire de vie à tous les deux et enfin les rapprocher.

nnn

nnn

Voilà ce que je peux dire de ce film qui reste un film plus émouvant que comique si on sait écouter avec le coeur et je vous invite vous aussi à aller faire la route des vins.
n

nnn

Rendez-vous sur Hellocoton !