Chamboultout

Comme à mon habitude, je m’installe devant mon ordinateur, puisque malheureusement le progrès ne dit plus « je prends ma plume… » pour vous conter ma dernière petite émotion cinématographique.
Ces jours derniers l’ambiance n’a pas été au beau fixe et le cinéma a toujours sur moi une action réconfortante, j’ai donc pris mes petits soucis à deux mains et je suis partie m’installer au fond de la salle obscure.
Ce qui m’a encouragée à choisir d’aller voir « Chamboultout » c’est avant tout l’histoire.

Il est rare que je manque un film qui aborde le sujet du handicap, j’ai souvent écrit sur le sujet.

Vous connaissez ma franchise, je ne vais pas vous dire que c’est un film à voir absolument…ce serait mentir.
L’histoire:
Béatrice célèbre avec les siens la sortie de son livre, dans lequel elle raconte l’accident de son mari qui a bouleversé leur vie. Frédéric a perdu la vue et ne peut s’empêcher de dire tout ce qu’il pense : c’est devenu un homme imprévisible et sans filtre bien que toujours aussi drôle et séduisant. Mais ce livre, véritable hymne-à-la-vie, va déclencher un joyeux pugilat car même si Béatrice a changé les noms, chacun de ses proches cherche à retrouver son personnage. Le groupe d’amis et la famille tanguent… mais certaines tempêtes sont salutaires. Pour se reconstruire aussi Béatrice cède aux charmes d’un autre homme qu’elle se met également à aimer…
Le sujet est intéressant, les acteurs ne donnent pas tous, hélàs le meilleur d’eux-mêmes, José Garcia m’a profondément agacé, (difficile pour moi de le voir endosser ce genre de rôle). Pour moi le film ne tient que par le dynamisme époustouflant et chaleureux de notre Alexandra Lamy. Cette femme me touche souvent par son naturel quand elle joue la comédie et son sourire solaire.
Et cela se vérifie dans ce film, elle est solaire mais ce n’est que mon « ressenti » à moi, certains pourraient dire qu’elle fait de la « surenchère ».
Ce film est une belle histoire sur le handicap, la résilience et l’amitié. Quand il se produit un drame dans une famille, comment cela se passe après, comment cela se passe avec les amis autour, comment on gère le chagrin, le futur, comment on se projette dans un avenir tout « chamboulé ». Je pense particulièrement à des amies qui ont été touchées par ce genre de drame…
Comment entoure-t-on l’autre quand il souffre, comment l’aide-t-on à se relever?
Ceux sont toutes ces questions qui sont abordées dans le film. Cette bande de potes qui entoure cette famille « chamboulée » comment réagit-elle? On n’a abordé un peu cela dans « Les Petits Mouchoirs » le film de Guillaume Canet
L’amitié se renforce t-elle dans l’adversité ou au contraire s’effrite-t-elle?
Ce sujet grave je l’ai vécu, je le vis encore et parfois je me dis que le chagrin, le deuil sont des émotions qu’on ne peut garder que pour soit. Le bonheur se partage il double de volume quand on le partage… ce n’est pas le cas du malheur, le malheur on le garde pour soi…
Pourquoi ? Par pudeur, par honte, le deuil est un chemin qu’on doit faire seul c’est ainsi…
Ce film d’ Eric Lavaine avec Alexandra Lamy, José Garcia, Michaël Youn est une belle histoire de résilience.  On rit, on est ému, les portraits sont délicieusement piquants. Chaque acteur à une personnalité propre comme dans une pièce de Molière, la troupe a quelque talent. C’est Alexandra Lamy  qui illumine ce film sur la générosité. Elle joue le rôle d’une épouse amoureuse, d’une mère attachante. Une femme qui souffre, qui endosse la responsabilité du handicap tout simplement parce qu’elle aime son mari, mais que de sacrifices elle consent à faire…
Qui peut se permettre de la juger, toute femme a besoin d’avoir  une vie de femme complète , pourquoi se priverait-elle de retrouver les caresses de l’amour auprès d’un autre…. Je me suis trouvée dans une situation similaire face au handicap, sans amour physique, je n’ai pas eu son courage, je n’ai pas été chercher ce qui me manquait ailleurs car j’étais amoureuse, et j’ai sacrifié 15 ans de ma vie de femme, aujourd’hui je le regrette comme si une partie de moi avait été amputée.
Pour moi il a toujours été évident que l’on peut aimer deux hommes en même temps mais de façon différente même si notre morale pudibonde, hypocrite le réprouve.
Ce film démontre aussi que face à l’irréversible une femme ou un homme a le droit de composer sa vie autrement pour mieux aider, pour mieux faire face au malheur.Si Béatrice ne se reconstruit pas elle-même en tant que femme complète elle ne peut aider son mari, le père de ses enfants. Cet amour double, Béatrice le vit au grand jour parce qu’elle le ressent ainsi, elle aime deux hommes, elle ne veut pas se cacher et  en pleine lumière, ce double amour ne peut prendre le nom d’adultère.
Voilà mon sentiment sur ce film, on se lève de son fauteuil en se disant qu’au final on n’a de la chance de ne pas vivre ce genre de drame, on sort de la salle en se disant qu’on se doit d’aimer librement, au grand jour, on se dit que dans la vie il n’y a qu’un passage et qu’il ne faut jamais passer à côté d’un moment de bonheur car si le malheur frappe un jour, ce petit bonheur qu’on n’a pas su cueillir on le regrettera toute notre vie….
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Crédits photos: Allociné
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2 thoughts on “Chamboultout

  1. Hum, merci pour ta critique éclairé, j’hésitais à aller voir ce film ! Je te rejoins, c’est très étonnant que voir Garcia dans ce genre de rôle mais j’aime beaucoup Alexandra Lamy que je trouve touchante et pétillante alors why not ? Faut que j’arrive à convaincre mon mec maintenant !!

    A bientôt,
    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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