La dégustation

Je vous avoue qu’en ce début septembre j’ai repris mes habitudes et je pousse très volontiers les portes du cinéma. J’y trouve de la fraîcheur car ici dans le Sud les après-midi sont encore caniculaires et parfois je vais à l’encontre de jolies surprises.

Le film « La dégustation » a été une réelle surprise. Certes c’est un film qu’on pourrait qualifier de « mignon », « à l’eau de rose », sans prétention et pourtant j’ai pu y déceler beaucoup de finesse et de messages très a propos au regard de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, ou plutôt dans laquelle nous essayons de trouver une place.

Ce film est adapté de la pièce de théâtre éponyme de Yvan Calbérac, créée au Théâtre de la Renaissance en 2019. On retrouve dans la pièce les mêmes acteurs Bernard Campan, et Isabelle Carré dans les rôles de deux émotifs cabossés par la vie.

Ce film sans prétention vous mets du baume au coeur et les papilles en alerte. Bien qu’assez novice en matière de dégustation de vins j’en adore tout le vocabulaire et l’aspect visuel. Dégustation ne peut rimer qu’avec séduction, ne pensez-vous pas? Lorsqu’on vous offre un verre de vin ne commence-t-on pas une conversation presque amoureuse? Parler d’un vin, d’un grand cru c’est comme écrire une lettre d’amour, le vocabulaire est choisi, sensuel, flatteur, suggestif, délicat… D’ailleurs vous est-il arrivé, comme moi d’être séduite simplement par le langage du sommelier, on ne vous vend pas seulement un breuvage mais aussi une forme de rêve, une promesse d’extase…

L’histoire:

Divorcé du genre bourru, et hermétique, Jacques tient seul une petite cave à vins, au bord de la faillite mais bien connue sur la place. Son histoire de vie l’a un peu poussé à trop lever le coude et son médecin s’inquiète pour lui et l’invite à fréquenter un groupe de soutien pour alcoolique. Quant à Hortense, sage-femme de métier s’est engagée corps et âme dans le bénévolat, s’occupant de cuisiner pour des sans-abri. Elle déjeune chaque semaine avec une mère qui n’a de passion que le scrabble. Hortense est déterminée à ne pas finir vieille fille et un jour elle pousse la porte de la boutique…pour s’inscrire à une initiation à la dégustation…

Ces deux là ont perdu depuis fort longtemps les codes de la séduction et l’amour du vin va les rapprocher…

Le film ne tient que par le jeu des acteurs, la pudibonderie d’Hortense, le fatalisme de Jacques sont convaincantes et touchantes, le film se regarde effectivement comme une pièce de théâtre.

Même l’accoutrement d’Hortense fait sourire, trench impeccablement noué, jupe plissée, sac à main de dame, la panoplie complète de la grenouille de bénitier. Mais le vin ne lui fait pas peur, vin de messe, blanc, rouge elle s’en régale et en est curieuse. Jacques, quant à lui est parfois irascible, secret il cache, c’est certain, un drame intérieur qui le coupe des autres, et surtout de l’amour.

La Dégustation offre aussi l’illusion d’un monde charmant, un peu comme dans Amélie Poulain. Caviste, médecin et le fidèle ami libraire vont trinquer au bout de la rue. Un monde où même les jeunes voyous réussissent leur réinsertion, où les problèmes de santé ne sont jamais fatals et où les coups de foudre naissent autour d’un tonneau. En sortant, on a une subite envie de boire du bon vin avec l’être aimé.

Sur ces mots je vous laisse découvrir ce film et je vous souhaite une bonne dégustation.

Crédits photos: Allociné

https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19597150&cfilm=290998.html

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