Il était une fois…

Il était une fois une petite couturière, un petit bout de femme, qui, avant de piquer du nez au milieu des fils, des boutons, des tissus et des dentelles, était d’un genre quelque peu différent, un peu guerrier, une battante, une cascadeuse, une motarde… Cette petite couturière avait une vie beaucoup plus dangereuse….mais au fond, devenir créatrice n’est ce pas un aussi gros challenge que d’être « fusillé marin » ou « championne d’Europe de boxe »?

 

Vous ne me croyez pas, j’en suis certaine, et pourtant ce petit bout de femme au doux prénom de Blandine, je l’ai rencontrée et surtout appréciée. Appréciée de par son parcours hors du commun, mais aussi pour sa spontanéité, son sourire, son appétit de vivre. Son goût pour le contact humain, sa générosité. J‘ai eu très envie de vous la faire connaître car se faire un nom dans le domaine de la création, par les temps qui courent, est extrêmement difficile, il y a énormément de concurrence dans ce domaine et il est difficile quand on a une expérience de la couture toute neuve, lorsqu’on  est encore un peu novice de trouver sa place, faire son nom, trouver « son credo ». Alors j’ai besoin de vous mes chères lectrices et lecteurs.

Blandine débute dans le domaine de la création, son cerveaubouillonne, les idées fusent dans tous les sens, et elle est devenue une grande amoureuse des tissus, comme je le suis moi-même. Néanmoins, jusqu’à sa reconversion elle ignorait qu’elle avait cette passion en elle et que ce nouveau métier la transporterait et lui apporterait du plaisir et des contacts. D’autre part, pour elle qui a failli ne pas pouvoir s’occuper de ses enfants cette reconversion est un cadeau du ciel. Elle apprend si vite, moi qui ne sait toujours pas poser impeccablement une fermeture éclair ou faire une boutonnière, je suis admirative!

Son histoire: Blandine après une adolescence tumultueuse, (que celles ou ceux qui ont été sages à l’adolescence lèvent le doigt) intègre l’armée, elle se sent plus une âme guerrière qu’une vraie fille et elle aime se mesurer aux difficultés, parallèlement elle pratique la boxe et devient championne d’Europe. Elle signe un contrat de 3 ans avec l’armée. Puis, ayant envie de se tourner vers autre chose et de faire une pause, au moment de la naissance de ses enfants, elle prépare un Brevet d’Etat de professeur de fitness pour devenir moniteur dans l’Armée.

Malheureusement la trajectoire va être tout autre, une chute en moto manque lui ôter la vie, elle est sauvée grâce à la rapidité des secouristes. Le chemin de la reconstruction, autant physique que psychologique, a été un long et douloureux parcours. Soutenue par sa famille et son envie tenace de voir grandir ses enfants, Blandine s’est battue et pour elle il était hors de question de rester en fauteuil…

L’histoire de Blandine nous montre bien combien certaines personnes sont capables de se remettre sur leurs pieds et sont aptes à la résilience après un traumatisme. On se rend vite compte des valeurs essentielles de la vie, gagner de l’argent à tout prix est-ce plus gratifiant que de rester auprès de ses enfants et de les accompagner vers leurs vies d’adulte? Blandine n’est pas un petit bout de femme à rester les bras croisés. De garçon manqué, elle a basculé dans la vie de femme et s’est investie à fond dans son rôle de maman et petit à petit elle a accepté le cadeau de sa maman: une machine à coudre?

Le tournant était pris, aujourd’hui elle s’aperçoit qu’on peut être femme, maman, créatrice, et faire des tas de jolies rencontres et surtout elle sait que créer lui apporte cet espace de liberté qu’elle pensait avoir peut-être perdue. La création, dans tous les domaines, nous élève, nous pousse à nous surpasser, dans la couture, comme dans la sculpture, l’écriture, la cuisine, la peinture…

Le parcours de Blandine me démontre, encore une fois, combien les femmes sont fortes et trouvent l’énergie de tous reconstruire après des cataclysmes. Une qualité ou un atavisme? Les femmes gouvernent, alors que les hommes pensent être au pouvoir mais c’est un leurre. Les hommes ne pourront jamais porter les enfants, et ne pourront jamais se dévouer comme les femmes savent le faire, les femmes font face souvent, leurs enfants et leur dignité les y aident très souvent.

Voilà, alors Blandine vous la trouverez sous le nom de BB.style ou BB pochette sur sa page Facebook et son Instagram, elle est très à l’écoute et peut réaliser tout ce que vous souhaitez, cabas, pochettes, turbans…les idées ne manquent pas.

N’hésitez pas à faire appel à elle si vous ne trouvez pas la petite pochette qui irait si bien avec votre robe, sollicitez-là pour un petit cadeau pour la fête des mamans à petit prix, pour un cadeau d’anniversaire à une copine, rêvez votre accessoire et Blandine le réalisera car elle a des doigts de fées et qu’elle n’a qu’une envie faire plaisir!

Bientôt, elle vous proposera une exposition qui aura lieu un dimanche matin chez liveloveandcook où vous pourrez découvrir toutes ses réalisations. On vous y attend nombreuses, donner une petite heure de son temps pour aider une créatrice à se faire connaître n’est pas grand chose et cela vous apportera tellement, une parenthèse conviviale entre filles autour d’un thé et des petites friandises! Merci à tous et toutes de m’avoir lue jusqu’au bout.

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Elvire et ses doigts de fées

Vous commencez à me connaître et à savoir combien il est important pour moi de discourir sur ce blog, et en toute liberté, de tout ce qui me passionne, et il est vrai que lorsque j’ai quelque chose à dire, ou à montrer qui a suscité chez moi une émotion ou un sentiment d’admiration, je ne manque jamais de vous en parler.

Tous les domaines me touchent, du plus basique comme la mode (alors que je suis contre l’accumulation et « le: trop beau, il me le faut absolument » la culture au sens large (peinture, sculpture, littérature, art culinaire, voyages, environnement…)  le domaine artistique (la création, la publicité, la décoration…). Tant de sujets me passionnent qu’il m’aurait fallu 7 vies comme les chats pour pouvoir tout explorer, tout goûter, tout toucher…

Dans ce post, je vais vous présenter une jeune femme qui m’a charmée, non seulement parce qu’elle a des doigts de fées mais également parce qu’elle a un parcours admirable, courageux et pour moi ne jamais baisser les bras et les tendre jusqu’à atteindre son  rêve est un geste qui mérite toute mon admiration et tout mon respect. Je vous présente Les Délires d’Elvire, mais Elvire n’a rien de délirant, ses créations ne sont pas délirantes mais plutôt féériques, à la fois magiques, parfois classiques, parfois fantasques, une créatrice qui ose, qui joue avec la matière. Une créatrice qui sait se laisser aller, qui écoute sa petite voix intérieure, qui sent les choses. Avant d’assembler ses coupons de tissus et de les transformer en sacs, en pochettes, Nathalie (c’est son vrai prénom) les palpe, les sent, les regarde et soit elle suit son idée, soit elle répond au mieux aux commandes qu’on lui adresse.

Toutes les blogueuses la connaissent c’est certain, ou connaissent ses créations, moi j’avais envie de rencontrer la personne comme au moment où j’ai rencontre Carla Greta, une rencontre un peu magique qui a débouché sur un article « La vida es chola » que vous pouvez retrouver ici. Une rencontre qui nous a marquées autant l’une que l’autre et nous sommes restées très proches.

Et bien avec Elvire (ou plutôt Nathalie) le même coup de foudre s’est produit. Pourtant nous en avons mis du temps à organiser une vraie rencontre, un rendez-vous fugace autour d’un café mais qui m’a apporté beaucoup et le parcours de cette créatrice n’a pas été facile du tout. Son chemin de vie est tout à fait étonnant.

Nathalie a commencé sa carrière au Sénégal où elle dirigeait un restaurant avec tout de même 15 personnes en cuisine et 5 en salle, une vraie manager! D’origine toulonnaise après son BTS  commercial, elle travaille dans l’évènementiel (le Salon de l’Habitat entre autres). Le fait d’être fille de militaire l’a contrainte à bouger beaucoup la Bretagne, puis Tahiti et il n’y a rien de plus enrichissant que d’avoir une enfance où on est trimballé de droite et de gauche, on apprend d’autres us et coutumes, on se frotte à d’autres cultures et il en ressort toujours un jour quelque chose. Sa maman était artiste peintre.

Puis un évènement éprouvant et traumatisant (sa maison brûle, et les assurances ne sont pas très compatissantes) va bousculer d’un seul coup le monde de Nathalie et donner naissance, en 2014 « Aux Délires d’Elvire, car en tout est pour tout il ne lui restait que sa machine à coudre. Revancharde, audacieuse, elle  se lance et participe tout d’abord au Wooh Market, puis à Fémin’Art. Nathalie m’a charmée par son côté introverti, très respectueuse de l’autre, de l’espace de l’autre. Elle cherche à se démarquer mais surtout à sortir d’une identité commune (dans laquelle nous avons toutes tendance à se laisser glisser).

L’identité commune, moi, je déteste, je suis moi et si cela dérange changez de trottoir, il est clair que lorsqu’on se lance dans le métier de créatrice il faut jongler avec ce que l’on est, ce que l’on a au fond de soi et ce que le public désire sans se faire offense car sinon on souffre.

Nathalie est autodidacte, en cousant elle est devenue couturière, créatrice, je vous renvoie à un merveilleux livre de Carole Martinez qui s’appelle « Le coeur cousu » et qui raconte l’histoire d’une femme qui à travers son ouvrage fait « s’envoler des papillons »…

Les Délires d’Elvire sont à Elvire, ils sont comme elle, unique, si vous souhaitez une création de Nathalie sachez qu’elle travaille sur commande, il faut compter un délai d’un mois pour la fabrication. Donnez lui votre rêve et elle en fera un sac, une pochette…. Et n’oubliez pas que le tissu est une matière vivante, le contact d’un tissu peut vous laisser proche de la rêverie ou vous ramener à l’enfance.

Voilà je pense vous avoir délivré tout ce que je sais sur Elvire et je sais que nos chemins seront amenés à se recroiser pas seulement parce qu’elle confectionne de jolies choses mais surtout parce qu’elle a un parcours qui mérite mon respect, mon admiration et que j’ai été séduite par toute la douceur qu’elle dégage et tout simplement que j’ai vraiment envie de la retrouver pour un moment moins furtif.

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