En ce moment l’actualité cinématographique est assez calme, il y a quelques films que j’attends avec impatience tel que « Gloria Bell » avec la sublime Julianne Moore mais il n’est pas encore arrivé dans mon cinéma préféré…je me suis rabattue sur « Les petits mouchoirs n°2 » pas convaincue d’être aussi charmée que par le un…
Étiquette : la mort
Je suis fatiguée patron…
Si j’utilise aujourd’hui cette réplique volée à John Caffé c’est que je me sens comme lui, fatiguée, fatiguée de toute cette douleur que je traîne depuis si longtemps et que j’essaie de contenir…
Contenir ma douleur, je l’ai fait souvent par respect pour mon entourage, pour les personnes qui semblent m’aimer et aujourd’hui je sens au fond de moi que le chemin s’arrête là. Je ne suis pas triste, bien au contraire comme Monsieur Caffe je pars avec ma douleur, mes blessures, plus jamais personne n’aura à se soucier de cette douleur qui fait partie de moi.
Plus personne n’aura à me répéter « mais non il y a encore de belles années à vivre » ou « maman tu as encore plein de projets à accomplir ».
Aujourd’hui je sais que oui, j’aurais bien aimé encore une fois voyager, marcher sur les sommets, nager dans une eau transparente, danser avec mon chien mais je n’ai plus la force….Et surtout je me dis pourquoi durer que signifie le mot « durer » pourquoi gratter encore quelques années si c’est pour 355j sur 365j se poser la question du sens de ma vie.
Je sais depuis toujours que je ne suis pas une enfant désirée de la conception jusqu’à aujourd’hui… Ma mère me donnait des coups de pieds dans le ventre quand j’essayais de m’approcher de son fauteuil à quatre pattes avant de savoir marcher, puis elle a fini par m’abandonner à l’âge de 11 ans en me confiant à mon père, un homme que je ne connaissais pas qui vivait avec une femme qui m’a rapidement détestée.
Jamais je n’ai connu la douceur d’un foyer, la chaleur d’un câlin de parents, alors je me dis avoir tenu aussi longtemps c’est déjà un miracle…
Des tentatives de suicide j’en ai fait à répétition, des prises de traitement aussi, sans succès, mon mal-être et moi on est inséparables comme deux amis.
J’ai cru que mettre au monde mon propre enfant me soignerait de cette désespérance cela l’a fait un temps et puis aujourd’hui ma fille vit sa vie ce qui est bien normal.
Ma fille m’aime très fort je n’en doute pas mais je sais que ce trou béant d’amour restera béant malgré tout l’amour que j’ai reçu, l’amour des hommes, j’étais une femme bizarrement dont les hommes tombaient facilement amoureux, l’amour de mes amies, de mes animaux…
Je sais que certains diront que partir est un acte de lâcheté, un acte égoïste mais je suis fatiguée patron et même pour voir grandir mes petits enfants je sais que je ne resterais pas. J’ai fait mon job je pense. Et nul part n’est écrit nul que les parents sont faits pour durer!!
Je prends conscience aujourd’hui que le seul sens que j’ai trouvé à ma vie a été de m’occuper des autres, je me suis toujours sous-estimée, je reste persuadée encore aujourd’hui que je ne suis rien, une petite poussière insignifiante ou un caillou dans la chaussure de certains…
Notamment dans le soulier de ma fille, qui s’inquiète tout le temps pour moi, alors comme John Caffe je tire ma révérence, hélas pas d’injection létale, pas de chaise électrique pour m’aider à partir il va falloir que je le fasse seule et cette fois que je ne me loupe pas….
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