Les Prisonniers de la Liberté

Les Prisonniers de la Liberté n’est pas le premier roman de Luca di Fulvio mais c’est le premier que j’ai tout simplement dévoré. Il m’en reste bien d’autres à lire.

Luca Di Fulvio, né le 13 Mai 1957 à Rome, est un homme de théâtre et un écrivain italien, auteur de roman policier, de fantastique et de littérature d’enfance et de jeunesse.

Je suis actuellement aux premières pages du Gang des Rêves qui a été son premier véritable best-seller. Le roman paru en Italie en 2008, se déroule dans le New York des années 1920. Il fut un grand succès en Italie, mais aussi en Allemagne où le livre s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires.

Il ne sera publié en France qu’en par une toute jeune maison d’édition, créée en mars 2016, Slatkine & Cie.

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Liberté!

La bougeotte c’est comme avoir le vers solitaire, on pense pouvoir en guérir mais il revient, et ne vous lâche pas…

Pourquoi ai-je toujours la main sur la poignée de la porte?

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Je suis fatiguée patron…

Si j’utilise aujourd’hui cette réplique volée à John Caffé c’est que je me sens comme lui, fatiguée, fatiguée de toute cette douleur que je traîne depuis si longtemps et que j’essaie de contenir…

Contenir ma douleur, je l’ai fait souvent par respect pour mon entourage, pour les personnes qui semblent m’aimer et aujourd’hui je sens au fond de moi que le chemin s’arrête là. Je ne suis pas triste, bien au contraire comme Monsieur Caffe je pars avec ma douleur, mes blessures, plus jamais personne n’aura à se soucier de cette douleur qui fait partie de moi.

Plus personne n’aura à me répéter « mais non il y a encore de belles années à vivre » ou « maman tu as encore plein de projets à accomplir ».

Aujourd’hui je sais que oui, j’aurais bien aimé encore une fois voyager, marcher sur les sommets, nager dans une eau transparente, danser avec mon chien mais je n’ai plus la force….Et surtout je me dis pourquoi durer que signifie le mot « durer » pourquoi gratter encore quelques années si c’est pour 355j sur 365j se poser la question du sens de ma vie.

Je sais depuis toujours que je ne suis pas une enfant désirée de la conception jusqu’à aujourd’hui… Ma mère me donnait des coups de pieds dans le ventre quand j’essayais de m’approcher de son fauteuil à quatre pattes avant de savoir marcher, puis elle a fini par m’abandonner à l’âge de 11 ans en me confiant à mon père, un homme que je ne connaissais pas qui vivait avec une femme qui m’a rapidement détestée.

Jamais je n’ai connu la douceur d’un foyer, la chaleur d’un câlin de parents, alors je me dis avoir tenu aussi longtemps c’est déjà un miracle…

Des tentatives de suicide j’en ai fait à répétition, des prises de traitement aussi, sans succès, mon mal-être et moi on est inséparables comme deux amis.

J’ai cru que mettre au monde mon propre enfant me soignerait de cette désespérance cela l’a fait un temps et puis aujourd’hui ma fille vit sa vie ce qui est bien normal.

Ma fille m’aime très fort je n’en doute pas mais  je sais que ce trou béant d’amour restera béant malgré tout l’amour que j’ai reçu, l’amour des hommes, j’étais une femme bizarrement dont les hommes tombaient facilement amoureux, l’amour de mes amies, de mes animaux…

Je sais que certains diront que partir est un acte de lâcheté, un acte égoïste mais je suis fatiguée patron et même pour voir grandir mes petits enfants je sais que je ne resterais pas.  J’ai fait mon job je pense. Et nul part n’est écrit nul que les parents sont faits pour durer!!

Je prends conscience aujourd’hui que le seul sens que j’ai trouvé à ma vie a été de m’occuper des autres, je me suis toujours sous-estimée, je reste persuadée encore aujourd’hui que je ne suis rien, une petite poussière insignifiante ou un caillou dans la chaussure de certains…

Notamment dans le soulier de ma fille, qui s’inquiète tout le temps pour moi,  alors comme John Caffe je tire ma révérence, hélas pas d’injection létale, pas de chaise électrique pour m’aider à partir il va falloir que je le fasse seule et cette fois que je ne me loupe pas….

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La tresse

En matière de lecture j’ai toujours les yeux plus gros que le ventre! Dès que je rentre dans une librairie je suis prise d’une boulimie d’achats de livres…la seule chose qui calme cette « addiction », cette « fièvre acheteuse » c’est mon budget….hélas.

 

Heureusement, il y a mes fidèles amis qui connaissent mon goût prononcé pour les livres et qui, en la matière, me gâtent beaucoup. Et puis il y a les livres d’occasion, chez Emaüs vous en trouvez à 1€ et il ne s’agit pas forcément de La Comtesse de Ségur!

J’ai beaucoup de lectures en retard car je ne lis pas vite surtout quand je tombe sur un délice! Je le savoure, je fais des retours en arrière tellement le phrasé est délicat. Je me souviens encore quand je me suis plongée dans le roman « L’Elégance du Hérisson » je ne pouvais m’empêcher de revenir en arrière pour en lire des passages à voix haute à ma fille tellement l’écriture en elle-même était parfaite.

Souvent quand je m’attache à une histoire je n’ai en fait pas du tout envie de connaître la chute je me régale juste à lire parce que c’est beau et que l’histoire fait résonner des sentiments ou des idées fortes.

Quand j’étais plus jeune j’étais addict aux grands romans, ceux de John Irving, William Styron, Isabel Allende, Michel Tournier, Albert Cohen….aujourd’hui je me tourne plutôt vers de petites lectures car le temps passe si vite, j’ai toujours peur de ne jamais pouvoir finir un roman de mille pages!

Le temps qui passe, le temps qui reste il y a encore tant à faire et à découvrir…aurais-je le temps?

Je viens aujourd’hui vous parlez d’un livre qui, pour un si petit livre,  a provoqué en moi un grand vacarme, ou peut être étais-je arrivée au stade de ma vie où j’avais besoin de lire, d’entendre cette histoire, de croire en la solidarité des femmes entre elles.

La Tresse de Laëtitia Colombani est un tout petit livre.

L’histoire:

La Tresse, c’est un récit autour de trois personnages, trois femmes dans le monde d’aujourd’hui, que tout sépare. Smita, une Intouchable, Sarah la femme à la carrière accomplie, Giulia, la sicilienne fabricante de perruques…

Une histoire d’amour en fait, l’histoire de trois destins croisés comme les brins d’une tresse. La vie de trois femmes qui se retrouvent liées par un cheveu.

Elles sont toutes trois issues de milieu différent , mais chacune, à sa manière, est enfermée, cantonnée à un rôle qu’on lui a assigné. Chacune endure une forme de discrimination. Ce qui va les réunir, au delà de ces différences, c’est cette pulsion de vie, cet élan qui va les porter à conquérir une forme de liberté.

Ce livre rappelle combien il est difficile d’être femme dans notre société occidentale. Nous devons être des mères parfaites, des épouses modèles, assumer toutes les tâches domestiques et mener brillamment notre carrière. C’est une position intenable. La société nous demande trop, et ne nous fait pas de cadeaux. On pardonne à un homme de délaisser son foyer pour se consacrer à son métier ; pas à une femme.

Un livre qui donne envie de se battre, un livre qui vous rappelle les vraies valeurs, un livre qui parle du courage des femmes, de leur capacité à toujours faire face quelque soit la situation. Des femmes pourtant ordinaires, des petits points perdus au milieu de l’humanité qui nous guident vers l’approche du bonheur et qui nous montre que rien n’est jamais perdu. Tout combat mérite d’être mené même le pire, que ce soit contre sa condition, contre la maladie, contre la faillite….

Un petit livre qui résonne avec les trois mots que je me suis fait tatouer au creux d’une fleur de lotus sur ma cheville « Never give up »!

 

Que vous dire d’autre que, lisez ce petit livre, cela ne vous prendra que quelques minutes pour un grand moment de bonheur personnel et intime.

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